P’tit Bayou: la longue route!

P’tit Bayou: la longue route!

On s’est quitté à Almerimar début Mai, en attente d’un créneau météo pour passer Gibraltar. Au bout d’une semaine, enfin nous larguons les pendilles, fameuses spécialités de la Méditerranée que nous espérons ne plus rencontrer puisque nous devons basculer en Atlantique, royaume du ponton.

Très vite les conditions météo que nous rencontrons ne sont pas celles que l’on nous promettait et nous voici au moteur face au vent et à un désagréable clapot court, retardant notre RDV avec le détroit de Gibraltar. Escale donc à Sotogrande, marina à 15 Milles de Gibraltar en attendant le nouveau créneau météo pour passer Gibraltar et au joie, retrouvailles avec des pendilles… Comme d’habitude, une fois amarré, P’tit Bayou est minable, reste plus qu’à sortir le jet d’eau et le balai brosse…

le lendemain, c’est parti, route vers Gibraltar, entrée dans le détroit et veille attentive, y’en a partout et ils sont entre très gros et énormes… Passage devant la baie d’Algeciras et lentement nous avançons vers Tarifa. 4h après, en début d’APM, entrée dans l’océan Atlantique, le vent se lève gentiment, on l’a dans le nez, c’est pas une surprise…. Sauf que, 1 H après, c’est plus de 20/25 kts qui nous tombent dessus et ça, c’était pas prévu. Vent contre courant de marée, mer du vent très courte et brutal, ça tape très fort, on avance pas, on est obligé de faire 1/2 tour et de rebrousser chemin jusque dans la baie de Algeciras pour trouver un mouillage et se mettre à l’abri. On largue l’ancre avec le jour qui tombe et après pas loin de 2h30 de slalom entre cargos, ferry et pétroliers au mouillage et en manœuvres dans la baie. On passera 2 nuits à la pioche en attendant la nouvelle ouverture météo.

48h après nous reprenons donc le chemin de l’atlantique, on aura donc fait le détroit de Gibraltar 3 fois en 2 jours. Ce coup ci le vent est avec nous, 20/25 kts de vent au portant, c’est pas la même que dans le nez. Trafalgar s’approche, mais avant de pouvoir le passer, le vent tourne au NW et nous revoici avec le vent de face. Une longue route de louvoyage en restant à la côte va nous accompagner jusqu’au lendemain fin d’APM tout au fond du golfe de Cadix pour aller chercher une bascule du vent au Nord puis au NE qui nous amènera au Sud du Portugal. Une première nuit en Atlantique plutôt pénible, rythmée par les  virements de bord et slaloms entre les filets et les bateaux de pêche. Cadix au levé du jour, toujours au louvoyage mais au fur et à mesure que nous nous approchons de Huelva, le plan d’eau s’aplatît et devient beaucoup plus confortable. P’tit Bayou allonge la foulée et en début de soirée, nous faisons route vers l’Ouest, cap sur le Portugal.

Pendant toute cette seconde nuit, le  vent tourne vers le Nord puis le NE si bien que le lendemain matin nous ne sommes plus qu’à environ 20 Milles de Albufeira, la marina que nous avons choisi pour attendre de pouvoir passer le Cap St Vincent avec une météo correcte. On est le 20 Mai.Vers 10h du matin, le vent tombe, nous faisons un appui moteur. Moteur bâbord démarré, on embraye, il cale aussitôt… on recommence, même punition. On a pris un bout dans l’hélice dans la nuit, d’ailleurs on le voit. Pas de problème, démarrage du moteur tribord, on embraye, ça cale pas, mais… rien ne se passe. On accélère, on accélère, le moteur monte bien dans les tours, mais pas de propulsion!!!… vérification de la commande à l’inverseur, tout va bien, il n’y a plus qu’une possibilité, on n’a plus l’hélice!… Grosse claque derrière la tête.

Après un petit moment de silence à bord, on accuse le coup, et on s’organise. On arrive à enlever le bout dans l’hélice bâbord sans se mettre à l’eau, le moteur bâbord est opérationnel. Enfin, vers 12h30 nous entrons dans le port pas large de Albufeira après avoir prévenu la capitainerie de notre problème. À l’entrée nous attendent 2 marins du port avec une embarcation pour nous aider à manœuvrer entre les pontons et nous aider à s’amarrer.

en fin d’APM, nous avons un RDV pour le vendredi 28 avec le « travel lift » du chantier qui se trouve sur le port. On a bien perdu l’hélice et tout ce qui va avec. Les commandes sont passées, merci le réseau et les copains. On est bloqué au port pour au moins une semaine, de toute façon, la météo ne nous aurait pas permis de passer. Ça fait un mois que l’on est à bord et que l’on galère, on va faire un break, le samedi 22 nous sommes en route pour la France et le soir après 12h de route nous sommes dans nos chaumières.

Retour à bord le 26 Mai, avec une partie du matériel. On a l’hélice mais pas tout le système de fixation, on croise les doigts en espérant que le système que nous avons récupéré  va s’adapter. Et rien ne va se passer comme prévu bien évidemment. Le jeudi 27, on plonge sous le cata pour essayer le cône de fixation de l’hélice, en apnée c’est un peu compliqué il semblerait que cela puisse aller, mais on n’a pas pu le fixer sur le pas de vis de l’arbre, il y a un doute. On aura au moins pu finir d’enlever le cordage qui restait autour de l’hélice gauche, au passage l’anode à un peu souffert mais ce n’est pas grave.Vendredi 28, on galère pour mettre le cata au travel lift, on savait que cela serait juste, ben, c’est tellement juste que l’on ne peut pas sortir le bateau, retour à notre place au port. Ça s’annonce compliqué. L’APM nous revenons au chantier et le responsable nous met à dispo une vieille embase de sail drive, la même que celle qui est sous le bateau. À partir de là, l’horizon a commencé à se dégager. on s’adapte…. On a réussi à bricoler un système de fixation le samedi matin et dans l’APM, un plongeur est venu fixer l’hélice.

On est le dimanche 30, on est à nouveau dans le match, et un créneau météo de 2/3 jours va nous permettre de partir et de commencer l’ascension de la côte Ouest du Portugal.

On parle pas de la pompe eau de mer du moteur bâbord qui depuis le milieu du golfe de Cadix nous obligeait à descendre toutes les 3h de fonctionnement dans la cale moteur pour assécher, on ne parle pas de la pompe eau de mer du système de refroidissement du frigo qui était en train de nous lâcher. On n’en parle pas, parce que ça, c’était facile de le remplacer par du neuf lorsqu’on est revenu à bord.

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